Aider mon enfant à se faire des amis : comprendre, agir, accompagner
- Jacobs Nadine

- 8 oct.
- 4 min de lecture
Votre enfant rentre de l’école, sac sur le dos, mine un peu basse.
À table, vous tentez la question classique : « Alors, avec qui as-tu joué aujourd’hui ? »
Silence.
Ou bien un haussement d’épaules : « Avec personne. »
Parfois, la réponse est plus tranchante : « Personne ne veut jouer avec moi. »
Ces mots peuvent serrer le cœur.
Car au-delà du jeu, c’est l’intégration, l’estime de soi et le sentiment d’appartenir à un groupe qui se jouent.
Et vous, en tant que parent, vous vous demandez : dois-je m’inquiéter ? Dois-je pousser mon enfant ? Ou existe-t-il une autre façon de l’aider à trouver sa place parmi les autres ?
Pourquoi certains enfants restent en retrait
Chaque enfant a sa façon d’aborder le monde social. Les plus extravertis foncent, parfois trop. Les plus réservés observent longtemps, parfois trop aussi. Certains ont vécu un changement d’école, une amitié rompue, et se sentent déstabilisés. D’autres manquent tout simplement d’outils pour savoir comment entrer dans un groupe.
Ne confondons pas réserve et isolement.
Un enfant timide peut construire des amitiés solides, à son rythme.
Un enfant plus vif peut apprendre à doser son énergie pour ne pas faire fuir.
L’essentiel, pour les parents, n’est pas de modeler un caractère, mais d’offrir à l’enfant des clés concrètes.
Car se faire des amis, cela s’apprend...

Ce qui aide vraiment au quotidien pour se faire des amis
La première clé, c’est de rendre l’entrée plus facile.
Oublions l’idée de se lancer dans une grande bande déjà formée. Encouragez votre enfant à repérer un camarade seul ou un petit groupe, et à tenter une approche simple.
Là encore, un petit coup de pouce parental change tout : préparer une phrase d’ouverture.
Une seule suffit. « Je peux jouer avec toi ? », « Tu veux qu’on fasse équipe ? ».
Répétez-la ensemble dans la voiture ou dans le couloir pour l’avoir sous la main quand le trac surgit.
Autre levier puissant : les occasions à petite échelle.
Inviter un camarade à la maison pour un goûter ou une activité (Lego, dessin, jeu de société) vaut mieux qu’une grande fête bruyante. Dans ce cadre clair et rassurant, les enfants se découvrent sans pression, et l’amitié germe plus facilement.
Et après l’école ? Plutôt que l’interrogatoire classique (“Alors, tu as joué avec qui ?”), préférez un débrief doux :
« Quel a été ton moment chouette ? Et celui qui a coincé ? ».
Valorisez l’effort, même si le résultat n’était pas au rendez-vous.
« Tu as osé demander, bravo. On ajustera demain. »
C’est ce message répété qui construit la confiance.
Les apprentissages qui se font à la maison
Bonne nouvelle : beaucoup de compétences sociales se travaillent au quotidien, presque sans y penser
.
À table, en laissant chacun raconter sa journée à tour de rôle, on apprend à écouter et à attendre son tour.
En jouant à deux, on pratique le « à toi, à moi », si précieux dans les relations.
Dans un petit conflit entre frères et sœurs, on guide l’enfant à dire « je veux jouer avec ça maintenant, comment on s’arrange ? » plutôt que « tu m’as volé ».
Ce sont de petits entraînements, mais ils forgent les bases : exprimer ses besoins sans écraser l’autre.
Même en dehors de la maison, une “micro-mission” aide : demander poliment du pain au boulanger, remercier la caissière.
Ces situations anodines installent des réflexes qui ressortiront ensuite dans la cour de récré.
Quand faut-il s’inquiéter ?
Être seul une récréation n’a rien d’inhabituel.
Mais si cela s’installe sur la durée, que l’enfant refuse d’aller à l’école ou qu’il se décrit souvent comme « nul » ou « sans amis », il faut agir.
Dans ces cas, discuter avec l’enseignant est une bonne première étape.
Demandez des observations concrètes : comment il se comporte dans la cour, qui il fréquente, comment il réagit aux approches.
Ensemble, vous pouvez imaginer des activités coopératives qui ouvrent la porte aux amitiés : binômes, projets de groupe, jeux collectifs où chacun a un rôle.
Ce que peut apporter le coaching PNL
Dans mon cabinet, je vois souvent des enfants qui n’osent pas faire le premier pas.
Avec eux, je travaille de façon très pratique.
Nous commençons par installer un geste de confiance : l’enfant repense à un moment où il s’est senti bien, et nous associons ce souvenir à un geste discret (comme presser son pouce et son index). Ce geste devient son “raccourci” vers le calme, à utiliser avant la récré.
Puis, nous préparons ensemble une phrase d’entrée adaptée. Nous la testons en jeu de rôle. Je joue l’enfant en face, il s’approche, il parle. Nous ajustons le volume de sa voix, sa posture, sa manière de regarder. Peu à peu, il sent : « je peux le faire ».
Nous travaillons aussi le plan B : que faire si on lui dit non ?
Car un refus n’est pas un rejet définitif. C’est souvent juste une question de moment. L’enfant apprend alors à tenter avec quelqu’un d’autre ou à proposer une autre activité.
Enfin, j’accompagne les parents pour qu’ils valorisent les essais à la maison. Parce qu’un enfant qui entend « tu as osé, bravo » grandira avec l’envie de recommencer.
L’essentiel à retenir
Se faire des amis n’est pas une compétence innée, mais un apprentissage.
Et comme tout apprentissage, il se fait pas à pas, avec des essais, des erreurs, des réussites.
En tant que parent, vous n’avez pas à forcer les choses.
Vous pouvez offrir un cadre, des phrases simples, des occasions adaptées, et beaucoup d’encouragements.
Votre enfant n’a pas besoin d’avoir dix copains pour être heureux.
Un ou deux vrais amis suffisent souvent.
Ce qu’il lui faut, c’est sentir qu’il a le droit d’essayer, qu’il peut échouer sans honte, et qu’il a toujours une chance de recommencer.
Nadine Jacobs
J'accompagne vos enfants à (re)devenir les héros de leur propre changement




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