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Mon enfant ment pour ne pas se sentir nul : comprendre et l’aider à retrouver confiance

Pourquoi mon enfant ment pour cacher ses erreurs


Un soir, vous découvrez que votre fils a écrit « 10/10 » en gros sur son cahier de maths, alors que la feuille montre un 6 entouré de rouge.

Un après-midi, votre fille vous assure qu’elle a terminé son bricolage pour l’école, mais en regardant, vous voyez à peine deux morceaux de carton collés de travers.

Parfois, le mensonge se voit comme le nez au milieu du visage. Et pourtant, il nous prend de court. Et vient cette question : pourquoi mon enfant ment ?


On aimerait que nos enfants soient francs. On aimerait qu’ils puissent dire la vérité sans détour. Mais la vérité est que beaucoup d’enfants mentent, non pas par malice, mais par peur. Peur d’être jugés, peur de décevoir, peur d’être « nuls ».


Dans leur esprit, l’équation est simple : si je dis que j’ai raté, alors je suis un raté. Si j’avoue mon erreur, alors je perds de la valeur. Et ce raisonnement, aussi injuste soit-il, les pousse à préférer cacher, arranger, ou même inventer.


La psychologie confirme ce que les parents observent.


Quand les enfants reçoivent beaucoup d’éloges sur leurs réussites (« Tu es super intelligent », « Tu es la meilleure »), ils développent parfois une peur immense de ne pas être à la hauteur. Et lorsqu’ils échouent, le mensonge devient une échappatoire.

De la même façon, un climat trop punitif à la maison ou à l’école favorise aussi les petits mensonges. L’enfant se dit qu’il vaut mieux dissimuler plutôt que de subir une sanction ou un reproche.


Un mensonge dans ces conditions n’est pas un signe de vice, c’est un signe de vulnérabilité. C’est une tentative de protéger son image, de garder un peu de dignité dans un moment où il se sent diminué.

Et quand on comprend cela, le regard change. On passe de la peur d’avoir « un enfant menteur » à la conscience qu’on a devant soi un enfant qui cherche à se protéger comme il peut.


mon enfant ment pour cacher ses erreurs

Comment réagir quand mon enfant ment par peur de décevoir


Alors, comment réagir ? La tentation est grande de gronder, de sermonner : « Tu mens, c’est mal ! » Mais la punition ne fait souvent qu’ajouter une couche de peur. Et plus l’enfant a peur, plus il cache.


La clé, c’est de créer un climat où la vérité peut exister sans danger. Cela ne veut pas dire tout accepter ni banaliser le mensonge. Cela veut dire accueillir le besoin qui se cache derrière.


Imaginez cette scène : votre enfant revient d’un match de foot et dit qu’il a marqué deux buts. Vous l’applaudissez, puis vous apprenez qu’en réalité, il a passé tout le match sur le banc.

Est-ce grave ? Pas vraiment. Ce qui compte, c’est de comprendre pourquoi il a menti.


Peut-être voulait-il se sentir fier, peut-être avait-il peur de vous décevoir. Au lieu de le piéger avec un « tu vois, tu as menti », essayez une phrase comme : « J’ai l’impression que tu aurais aimé marquer aujourd’hui. Tu veux me raconter comment ça s’est passé ? » D’un coup, la conversation s’ouvre. Vous lui montrez que son vécu, même imparfait, a de la valeur.


Les exemples du quotidien sont nombreux. Une enfant peut dire qu’elle a fini son bricolage alors qu’elle n’a même pas commencé, juste parce qu’elle redoute d’être jugée. Un autre peut prétendre avoir bien joué au piano alors qu’il a raté deux notes sur trois. Dans ces moments, le plus précieux n’est pas de pointer le mensonge, mais de reconnaître la peur qui s’y cache.


Créer ce climat de sécurité passe par nos mots, mais aussi par nos attitudes. Si nous partageons nous-mêmes nos petites erreurs, nous donnons l’exemple. « Tu sais quoi ? J’ai laissé brûler mon gratin ce soir. Ça m’a énervé, mais la prochaine fois je mettrai le minuteur. » Ce genre de confession vaut toutes les leçons.

L’enfant comprend que l’erreur est humaine, qu’elle n’abîme pas l’amour ni la valeur qu’on porte à quelqu’un.


À la maison, certains parents instaurent des rituels pour rendre la vérité plus facile. Par exemple, le “moment vérité” à table : chacun raconte un petit raté de la semaine. Cela peut être drôle, léger, sans jugement. Peu à peu, l’enfant intègre que dire la vérité ne l’expose pas au rejet, mais le rapproche de sa famille.


Au quotidien, il est aussi utile de transformer nos réactions face aux erreurs. Quand un enfant cache une mauvaise note, ce n’est pas la note qui est centrale, mais la peur de la montrer.


Si vous l’accueillez avec un : « Tu as eu 6, d’accord. Qu’est-ce qui a été difficile pour toi ? », alors la conversation devient constructive. Si au contraire vous répondez : « 6, ce n’est pas possible, tu aurais pu mieux faire », alors l’enfant se ferme, et la prochaine fois il cachera encore plus.


Dans le sport, au dessin, à la musique, la logique est la même. Un enfant qui ose dire « j’ai raté » sans crainte a beaucoup plus de chances de progresser. Parce qu’il garde la porte ouverte à l’aide, aux conseils, au soutien. Et c’est exactement cela que nous pouvons nourrir chaque jour.


Comment j’accompagne un enfant qui ment grâce à la PNL


C’est ici que le travail avec un professionnel peut jouer un rôle décisif. En coaching PNL, je rencontre régulièrement des enfants qui portent ce poids : l’impression qu’ils doivent être irréprochables. Quand ils sentent qu’ils n’y arrivent pas, ils mentent pour ne pas perdre la face.


Un outil que j’utilise souvent avec eux est l’expérience guidée autour de l’erreur.


Prenons l’exemple d’un enfant qui construit une tour en Lego. Je lui propose volontairement de poser une pièce de travers. Puis je l’invite à observer : est-ce que la tour s’écroule vraiment ? Est-ce qu’on peut la corriger ? L’enfant découvre, dans ses mains, que l’erreur n’est pas une catastrophe. Elle peut être réparée, et parfois même améliorer le résultat final.


Une autre approche consiste à travailler avec les métaphores. J’invite l’enfant à imaginer que son mensonge est un masque qu’il met pour se protéger. Ensemble, nous explorons ce que ce masque lui apporte — un sentiment de sécurité, l’impression de paraître fort — mais aussi ce qu’il lui enlève — la possibilité d’être aidé, la liberté d’être vrai. Progressivement, il trouve une autre manière de se sentir en sécurité, sans avoir besoin de mentir.


Je propose aussi des exercices de respiration et de recentrage. Car souvent, derrière le mensonge se cache une émotion forte : la honte, la peur, la colère. En apprenant à reconnaître cette émotion et à la calmer, l’enfant retrouve la possibilité de parler vrai, même quand la vérité n’est pas agréable.


Le résultat est tangible : l’enfant ose dire « j’ai raté », « je n’ai pas compris », « j’ai eu peur ». Et au lieu de cacher, il se sent entendu.


Ce changement, petit en apparence, ouvre la porte à une confiance durable. Parce qu’il apprend que sa valeur ne dépend pas d’une performance, mais qu’elle est reconnue même quand tout n’est pas parfait.


Un enfant qui ment pour paraître meilleur qu’il ne se sent n’est pas en train de mal tourner. Il essaie seulement de se protéger d’un jugement qu’il croit insupportable.


Notre rôle, en tant que parents, est de lui offrir un autre scénario : celui où la vérité est accueillie, où l’erreur est normale, et où la valeur d’une personne dépasse largement une note, un match ou un bricolage.


Cela passe par notre écoute, par nos mots, par nos propres exemples. Cela peut aussi passer par un accompagnement, comme le coaching PNL, qui donne à l’enfant des outils concrets pour vivre l’erreur autrement.


La prochaine fois que vous surprendrez votre enfant à enjoliver la réalité, respirez avant de réagir. Derrière son mensonge, il n’y a pas un défaut de caractère. Il y a une peur. Une peur que vous pouvez apaiser, non pas en punissant, mais en ouvrant la porte à la vérité.


C’est ainsi que l’enfant apprend qu’il n’a pas besoin de se cacher derrière un masque. Qu’il peut être lui-même, même imparfait. Et qu’il est aimé pour cela.


Nadine Jacobs

J'accompagne vos enfants à (re)devenir les héros de leur propre changement

 
 
 

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© 2020-2024 par Nadine Jacobs

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