Colères des enfants : comprendre leur cerveau et 3 techniques pour les apaiser
- Jacobs Nadine

- 24 août
- 3 min de lecture
Un jouet qui casse, un « non » trop ferme, une frustration qui déborde… et soudain, votre enfant explose.
Les cris résonnent, les larmes coulent, parfois les coups s’ajoutent.
Vous restez là, partagé entre l’envie de le consoler, le besoin de poser un cadre, et la fatigue de devoir affronter encore une « tempête émotionnelle ».
Bonne nouvelle : la colère n’est pas un problème en soi.
Elle est même une émotion saine et nécessaire.
Le vrai défi, c’est d’apprendre à l’enfant à traverser la vague. Et cela commence par comprendre ce qui se passe dans son cerveau.

Pourquoi les enfants explosent-ils si vite ? Comprendre leur cerveau en développement
Quand une colère surgit, ce n’est pas de la mauvaise volonté.
C’est le cerveau de votre enfant qui parle.
Pour faire simple :
La partie du cerveau qui gère les émotions (le système limbique) est déjà très active dès le plus jeune âge.
En revanche, la partie qui aide à raisonner, se calmer, relativiser (le cortex préfrontal) mettra… plusieurs années encore à maturer.
Résultat : face à une frustration, le cerveau émotionnel prend le dessus et « coupe le son » du cerveau rationnel.
C’est ce qu’on appelle parfois « débrancher ».
Voilà pourquoi les colères d’un enfant semblent parfois disproportionnées : il n’a pas encore les outils internes pour réguler ce qu’il ressent.
Le rôle essentiel des parents pour calmer une tempête émotionnelle
Imaginez une barque en pleine tempête. Votre enfant est dans la barque.
Quand il crie, pleure ou frappe, ce n’est pas contre vous personnellement : c’est qu’il lutte contre la vague intérieure qui l’envahit.
Votre rôle de parent n’est pas de stopper la tempête d’un claquement de doigts (impossible), mais d’être le phare qui reste debout et stable.
Plus vous gardez votre calme, plus votre enfant peut s’accrocher à vous pour retrouver le sien.
Cela ne veut pas dire céder à toutes ses demandes, mais offrir un cadre sécurisant, une présence rassurante et une aide pour mettre des mots sur ce qui se passe.
3 techniques simples et efficaces pour apaiser la colère d’un enfant
1. Revenir au calme avec la respiration
Le corps parle avant les mots. Quand la colère monte, aidez votre enfant à ralentir son rythme.
Proposez une respiration ludique : inspirer 4 temps, bloquer, expirer 4 temps, bloquer.
Vous pouvez tracer un carré dans l’air avec votre doigt, ou souffler comme pour éteindre une bougie imaginaire.
Même s’il refuse au départ, pratiquez à côté de lui : votre rythme finit souvent par l’influencer.
2. Mettre des mots sur l’émotion
Une fois la vague un peu redescendue, place aux mots.
Nommer ce qu’il vit l’aide à reconnecter son cerveau rationnel.
Exemples : « Tu es très fâché parce que ton jouet s’est cassé », « Tu aurais voulu que ce soit différent », « C’était important pour toi ».
Cette étape paraît simple, mais elle est fondamentale : mettre des mots sur les émotions, c’est comme allumer la lumière dans une pièce sombre.
3. Réparer et apprendre après la tempête
Quand tout est redevenu calme, vient le temps d’apprendre.
Pas sous forme de leçon de morale, mais comme une recherche commune de solutions.
Proposez une petite réparation (ranger, s’excuser) pour clore l’épisode.
Puis, explorez ensemble : « Qu’est-ce qui t’a aidé à te calmer ? », « Que pourrais-tu faire différemment la prochaine fois ? ».
Chaque crise devient alors une occasion d’entraînement émotionnel.
Et à force de répétition, l’enfant construit peu à peu sa boîte à outils pour mieux gérer ses émotions.
Transformer une crise en opportunité d’apprentissage
Et si la colère n’était pas un ennemi… mais un allié ?
Ces moments, aussi fatigants soient-ils, sont des occasions uniques d’apprentissage.
En accompagnant votre enfant avec calme, en mettant des mots sur ce qu’il vit, et en l’aidant à réparer après coup, vous l’aidez à développer une compétence clé pour sa vie future : savoir traverser ses émotions sans s’y noyer.
La prochaine fois qu’une tempête surgira, souvenez-vous : votre rôle n’est pas de la faire disparaître, mais d’être ce phare qui éclaire la route.
Et si vous le souhaitez, je vous propose de télécharger la fiche pratique de cet article pour que vous vous en souveniez rapidement :
Nadine Jacobs
J'accompagne vos enfants à (re)devenir les héros de leur propre changement



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